La réhabilitation de l'ENAD d'Aubusson

L'École Nationale d'Art Décoratif : une architecture lumineuse

Le bâtiment de l’École Nationale d’Art Décoratif, entièrement réhabilité pour accueillir la Cité de la tapisserie constitue un ouvrage emblématique de l’identité d’Aubusson depuis les années 1960.

En vue de la modernisation de l’École municipale d’art créée en 1869, dont les bâtiments étaient devenus trop onéreux à entretenir, la municipalité d’Aubusson cède des terrains gratuitement à l’État au début des années 1960. Les anciens bâtiments sont détruits, tout comme le tribunal et la prison, et l’État prend à sa charge les travaux de construction qui donneront naissance à l’École Nationale d’Art Décoratif. 

Porté par Michel Tourlière, le directeur de l’ENAD, le projet de construction de cette nouvelle école est confiée à Robert Danis, architecte du patrimoine formé à l’École de Chaillot. Pour rappeler l’histoire de la parcelle qui avait accueilli le couvent des Récollets à partir du début du XVIIe siècle, l’architecte imagine un bâtiment en forme de croix. La première tranche de travaux pour la réalisation de l’externat est achevée fin 1968 et l’École investit ses nouveaux locaux en janvier 1969. Le bâtiment de l’internat sera réalisé par Caradec sur l’arrière de la parcelle, à l'est, quelques années plus tard.

Le bâtiment est conçu de manière fonctionnelle, rationnelle, selon une structure carrée poteaux/poutres de 4 mètres de côté, répétée sur l’ensemble de la surface. Une attention particulière est portée à la lumière : les façades des cinq niveaux de l’externat sont presque entièrement vitrées.

Le bâtiment abrite des salles de cours, de grandes salles d’exposition et des ateliers de dessin, de modelage, une teinturerie, ou encore un amphithéâtre. Le dernier étage est dédié aux ateliers de tissage. Il est doté d’un plafond en polycarbonate offrant une lumière zénithale permettant l’apprentissage de la basse-lisse sans ombre portée. Cette idée a d’ailleurs été reprise par l’agence Terreneuve dans le processus de réhabilitation du bâtiment pour l’ouverture de la Cité de la tapisserie.

Les façades extérieures sont ornées de peintures murales signées de peintres cartonniers de renom : Mario Prassinos et Gustave Singier.