Les actus de la cité

"Christmas 1926": une Lettre du Père Noël pour les fêtes

30.11.2018

Les "tombées de métier" des tapisseries qui constituent la Tenture Tolkien, initiée en 2017 par la Cité internationale de la tapisserie en partenariat avec le Tolkien Estate, s'enchaînent au rythme de 4 par an. La fin de l'année 2018 verra le dévoilement d'une œuvre "de saison" : la première pièce issue des "Lettres du Père Noël".

Réalisée à partir d'illustrations originales de l'auteur J.R.R. Tolkien, la tenture actuellement en cours de réalisation à Aubusson prend appui sur quatre grands ensembles : Les Lettres du Père Noël (recueil de lettres écrites et illustrées par J. R. R. Tolkien), Le Hobbit, Le Seigneur des anneaux, ainsi que Le Silmarillion (publiée à titre posthume en 1977 par le fils de J. R. R. Tolkien, Christopher Tolkien), qui retrace les premiers Âges de l’univers de la Terre du Milieu, cadre des romans. Treize tapisseries murales seront ainsi réalisées. La quatorzième œuvre, Numenorean Carpet, sera réalisé au point noué.

Christmas 1926, qui tombera du métier à tisser de l'Atelier Patrick Guillot au sein de la Cité de la tapisserie le 21 décembre prochain, illustre le talent, plus confidentiel, d'un J. R. R. Tolkien extraordinaire auteur de contes pour enfants.

Les Lettres du Père Noël

Moins connues du grand public que celles issues de l'invention de la Terre du Milieu, ces œuvres figurent parmi les plus personnelles de l'auteur.

En 1920, John Tolkien, fils ainé de l’auteur alors âgé de 3 ans, reçoit une lettre venue tout droit du Pôle Nord, expédiée par le Père Noël en personne. Cette lettre lance une tradition familiale qui perdurera jusqu’en 1943, soit jusqu’aux 14 ans de Priscilla, la cadette des quatre enfants Tolkien.

Pendant près de 20 ans, chaque année au mois de décembre, le Père Noël raconte aux enfants Tolkien son quotidien et aventures, souvent les mésaventures provoquées par son premier assistant, l’ours polaire Karhu. Au fil des années, les lettres deviennent de plus en plus longues, toujours accompagnées d’une ou plusieurs illustrations. Les lettres et dessins ont été publiés pour la première fois en 1976 dans une édition préparée par Baillie Tolkien, l'épouse de Christopher.

Une série plus intimiste au sein de de la tenture

Ce premier tissage de la série des Lettres du Père Noël est marqué par une interprétation plus intimiste, conformément au caractère familial des œuvres, à l'origine destinées uniquement au cadre familial : un format plus petit, un tissage plus fin permettant plus de détails dans un format plus petit (5,5 fils au centimètre contre 4 pour les pièces précédentes). Un traitement qui invitera le spectateur à une observation plus proche, dans un rapport plus intime avec la matière et l'œuvre.

L'œuvre : un dessin à deux mains... et deux pattes

Christmas 1926, d’après Les Lettres du Père Noël de J.R.R. Tolkien, 1926, tissage en cours par l'atelier Patrick Guillot d'une tapisserie de 2,50m x 3,07m. © The Tolkien Estate Ltd 1976.

Sur les enveloppes, Tolkien dessinait un timbre représentant le Pôle Nord, pour que les Lettres soient reconnaissables du premier coup d'œil. Cette représentation du Pôle Nord est l’élément de base dans la lettre et l’illustration de 1926 : un pôle découpé par une stalagmite géante, adossé à une aurore boréale.

Cet épisode des aventures du Père Noël prend la forme d'un dialogue entre le vieil homme à la main tremblante et son espiègle assistant, dans la rédaction comme dans la réalisation du dessin.

On découvre que l'Ours du Pôle Nord a déclenché un feu d'artifice extraordinaire en allumant "deux ans d'Aurores boréales en un instant", que le Père noël dit avoir du mal à retranscrire, malgré le grand renfort de couleurs, car il lui semble "impossible de peindre la lumière qui fuse".

Puis c'est l'Ours du Pôle Nord qui prend le relai, racontant combien il s'est amusé et se croquant lui-même, hilare, observant le Père Noël lancé à la poursuite de ses rennes effrayés par l'explosion.

 

En 2019, les tissages des pièces de la Tenture Tolkien se poursuivront dans l'atelier de tapisserie hébergé au 2e étage de la Cité de la tapisserie, accessible ponctuellement au public, et les œuvres réalisées seront visibles dans les espaces d'exposition.