Œuvres tissées

Christmas 1933

Christmas 1933 (Noël 1933)
D’après une aquarelle originale de J. R. R. Tolkien tirée de Letters from Father Christmas, 1933, tapisserie de 2,84 m x 2,20 m, tissage Just’Lissières, Aubusson, 2018. Collection Cité internationale de la tapisserie. © The Tolkien Estate Ltd 1976.

La troisième Lettre du Père Noël, Christmas 1933, est tombée de métier le 22 janvier 2021 dans l’atelier de la Cité de la tapisserie. Elle rejoint les collections de la Cité internationale de la tapisserie aux côtés de Christmas 1926 et Christmas 1928

L'œuvre

L'aquarelle originale

En 1920, John Tolkien, fils aîné de l’auteur, alors âgé de 3 ans, reçoit une lettre apparemment expédiée du Pôle Nord par le Père Noël en personne. Cette lettre lance une tradition familiale qui perdure jusqu’en 1943, soit jusqu’aux 14 ans de Priscilla, la cadette des quatre enfants Tolkien. Le Père Noël raconte aux enfants Tolkien son quotidien et souvent les mésaventures de son premier assistant, l’ours polaire Karhu. Au fil des années, les lettres deviennent de plus en plus longues, et sont accompagnées d’une ou plusieurs illustrations. 

Le dessin de 1933 se lit de bas en haut. Le Père Noël est réveillé par des gobelins cachés sous son lit ou chevauchant des chauves-souris derrière la fenêtre. Le décor de sa chambre est fantastique, violet et vert, avec un arbre ; une étoile, des marques de givre sur les murs et des dragons sur les draps. Le Père Noël descend à l’office (scène du haut) pour y trouver Ours Polaire "écrasant, étouffant, piétinant, boxant et cognant du pied les gobelins". L’aspect gigantesque d’Ours Polaire, qui n’était pas si grand dans les précédentes illustrations, peut avoir été inspiré du Hobbit, écrit en décembre 1933 : dans la bataille des cinq armées, Beorn a pris l’apparence d’un ours gigantesque.


Letters from Father Christmas (Extrait – Christmas 1933)


“Une nuit, le jour même de l’anniversaire de Christopher, je me suis réveillé en sursaut. J’avais entendu des couinements et des bredouillements et senti une mauvaise odeur dans ma plus belle chambre, la verte et la pourpre que je venais de décorer avec le plus de faste possible. J’ai alors entrevu un petit visage méchant à la fenêtre. J’ai été plutôt surpris car ma fenêtre se trouvait au-dessus de la falaise ; cela voulait dire que les Goblins chevauchaient des chauves-souris (...). J’étais déjà bien réveillé quand j’ai entendu un tapage provenant des magasins au fond des caves. (...) j’ai essayé de faire un dessin de ce que j’ai vu quand je suis descendu - après avoir écrasé un Goblin sur le paillasson (...). Ours Polaire pressait, aplatissait, piétinait, boxait et envoyait les Goblins dans les airs ; il rugissait comme un zoo et les Goblins hurlaient comme des sifflets de locomotive. Il était splendide. (N’en dites pas plus : ça m’a plu énormément !)”


Le tissage

Deux ateliers ont participé à ce tissage : l'atelier collectif Just'Lissières et l'atelier WillYarn (Julie Ruelle a participé au tissage en tant que co-traitante).