Filer la laine
Le rôle du filateur est de sélectionner les laines les mieux adaptées au tissage, pour fabriquer un fil correspondant aux exigences de qualité de la tapisserie d’Aubusson.
La filature artisanale convient très bien aux petites commandes de métiers d’art comme celui des lissiers : la grosseur du fil est adaptée à l'utilisation en tapisserie (25 à 26 microns).
La laine provient parfois de Nouvelle-Zélande et d’Australie, mais pour certaines réalisations spécifiques, pour correspondre au mieux à la demande du lissier, le filateur pourra préférer les produits d'un lainier français. La Creuse et le Limousin en général font figure de territoire historique d’élevage ovin. Les éleveurs et artisans lainiers s'intègrent toujours dans cette filière.
La première étape du filage est le cardage, où la laine est démêlée en passant dans les tambours de la carde. Garnie de très fines pointes d'acier et tournant à grande vitesse, la carde permet de diviser et paralléliser les fibres de laine. Suivant la taille de la fibre et la destination du fil, la laine est directement filée à la sortie de la carde ou, dans le cas de laines très fines, à nouveau peignée.
On obtient alors les mèches et les rubans de laine qui seront transformés en fils. Il s'agit de les étirer sur les métiers à filer pour les affiner progressivement. À cette étape, le fil obtenu n'est pas solide et peut-être déchiré simplement en tirant dessus. C'est la torsion que le fil subit ensuite avec un ou deux autres brins qui permet d'améliorer sa résistance et de le rendre plus régulier (les fils retors).
Fin, assez élastique et retors, le fil obtenu est généralement blanc ou écru (sauf dans le cas de laines naturellement brunes ou noires) et peut alors passer au bain de teinture.