Les actus de la cité

Une première œuvre pour la collection "Carré d'Aubusson"

10.02.2020

La Cité internationale de la tapisserie lance sa nouvelle collection "Carré d'Aubusson", avec une première œuvre tissée d'après Raúl Illarramendi. Révélation le 14 février prochain.

La collection "Carré d’Aubusson", dont les œuvres sont destinées à entrer dans le Fonds contemporain de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson, a l’ambition d’initier et de produire une série d’œuvres contemporaines en tapisserie, à l’échelle de l’habitat et du décoratif, d’une surface carrée d'environ 3,3 m² (1,84 m x 1,84 m), en lien étroit avec des galeries.

La direction artistique de la collection a été confiée à Mathieu Buard, commissaire d'expositions et professeur à l'École Duperré (Paris). Le premier artiste sollicité pour rejoindre le Fonds contemporain de la Cité de la tapisserie au sein de la collection "Carré d'Aubusson" est Raúl Illarramendi, dans le cadre d'une convention signée avec la galerie Karsten Greve (Paris). Le tissage de son "Carré", Détail inachevé - EA 236, confié à l'atelier Just'Lissières à Aubusson, sera libéré du métier à tisser le 14 février prochain au sein de l'atelier, puis présenté au public à 16h à la Cité internationale de la tapisserie.

Pourquoi la collection "Carré d'Aubusson" ?

Aujourd'hui la tapisserie de basse-lisse est présente dans de grandes galeries spécialisées, telles que Chevalier, Hadjer, Boccara ou Deroyan, qui ont déjà une clientèle captive. Avec la collection "Carré d'Aubusson", l'objectif est d'aller chercher des galeries d'art contemporain d'envergure internationale (la galerie Karsten Greve est présente à Paris, en Suisse et en Allemagne), qui peuvent s'intéresser à la tapisserie dans un contexte de plus en plus favorable aux arts textiles, pour l'intégrer dans ses expositions aux côtés des autres productions de ses artistes.

Après avoir identifié un artiste pressenti pour la création d'un "Carré", la Cité de la tapisserie sollicite sa galerie pour le financement d'une maquette de tapisserie. La galerie cède à la Cité de la tapisserie les droits de tissage du premier exemplaire (sur les huit possibles), dont la fabrication est assurée par le Fonds régional pour la création de tapisseries contemporaines. La Cité de la tapisserie met ensuite l'exemplaire à disposition de la galerie, ponctuellement, afin que l'œuvre soit présentée parmi les autres productions de l'artiste, dans le but de générer des retissages pour le compte de collectionneurs au sein des ateliers de la région d'Aubusson-Felletin.

Pour intéresser les collectionneurs d'art contemporain et correspondre à leur budget moyen, les coûts de production et le calendrier sont totalement maîtrisés, en amenant les artistes à appréhender la technique de la tapisserie, à maturer longuement leur maquette à travers des mini-résidences à Aubusson.

"Contrepoint aux appels à projets monumentaux que la Cité de la tapisserie réalise par ailleurs, chaque carré de tapisserie, par sa valeur patrimoniale et contemporaine, devient écran textile, fenêtre picturale, paysage tissé...

Dans cet ensemble particulier, la force décorative renoue avec l’usage traditionnel de la tapisserie, produit mobile et mobilier vertical, à échelle domestique : un format à la valeur immersive et, paradoxalement, à la mesure du quotidien.

La collection a pour objectif de mettre en œuvre des productions destinées à des accrochages de la sphère de l'intime. La sélection des artistes contemporains, dont la traduction du langage plastique interroge avec pertinence l’écriture du point de tapisserie, du textile dans son actualité et des qualités intrinsèques d’une image qui apparaît dans l’étoffe par le biais d'une transcription spécifique, viennent actualiser le médium.

Cette série d’œuvres se pense, dès la conception, au regard de la technique patrimoniale d’Aubusson et développe une vision prospective de la place de la tapisserie, interroge la qualité narrative, figurative, prise dans les enjeux actuels tels que le numérique, les questions de représentation, de dimensions et de définitions du visible."

Mathieu Buard.

 

L'artiste

Né en 1982 à Caracas, au Venezuela, Raúl Illarramendi a débuté sa formation artistique en 1998 comme assistant du peintre Felix Perdomo. Il est devenu membre du Circulo de Dibujo du musée d’Art contemporain de Caracas Sofia Imber avant d’aller étudier les beaux-arts et l’histoire de l’art à l’University of Southern Indiana, à Evansville, aux États-Unis. Son travail a reçu différents prix aux États-Unis et en France, le dernier en date étant le prix Jean Chevalier en 2011, récompense attribuée à un peintre de la région Rhône-Alpes ou des régions contiguës. Raúl Illarramendi vit et travaille à Méru, dans l’Oise, en France.

Les lissières

L'Atelier Just'Lissières est un atelier de tissage d'un nouveau genre, créé par plusieurs jeunes lissières diplômées du Brevet des Métiers d'Art "Art de la tapisserie de basse-lisse" en 2018, sous forme collective, avec un fonctionnement horizontal où chacune reste indépendante. En 2019, le collectif s'est vu confier la réalisation de l'œuvre C'est l'Aube de l'artiste eL Seed prévue pour le printemps  2020, ainsi que le premier "Carré d'Aubusson".